Rapport sur le Symposium de la gouverneure générale : Construire un monde numérique sain et respectueux
Sur cette page
- Aperçu
- Faits saillants
- Réflexions sur les impacts de la haine en ligne, par des personnes qui en ont été victimes
- Réflexions sur les «solutions», par des experts en la matière
- Comment « poursuivre la conversation » ?
- Prochaines étapes
Aperçu
Le symposium qui s'est déroulé le 11 avril 2024 à Rideau Hall a rassemblé plus de 150 leaders, spécialistes du cyberespace et personnes ayant vécu des agressions en ligne qui, tous, ont à cœur de susciter le changement et de trouver des solutions pour limiter les effets dévastateurs de ce type d’agressions. Parmi les participants figuraient des universitaires, des journalistes, des fonctionnaires, des praticiens de la santé mentale, des représentants du secteur des technologies, de groupes de réflexion et d’organisations non gouvernementales, des membres du personnel diplomatique ainsi que de jeunes leaders, venus de partout au pays.
Faits saillants
Le symposium a accueilli des invités de tous horizons et de tous milieux – des Autochtones, des professionnels de divers secteurs, des personnes de différents groupes d’âge et de différentes races ou religions, ainsi que des conteurs et des alliés. Les activités de mise en réseau, tout au long de la journée, ont favorisé les échanges intersectoriels et la création de nouveaux partenariats. Les invités et les participants se sont assis en cercle de façon à créer un espace sûr symbolique.
Une discussion informelle entre la journaliste Lisa LaFlamme et la gouverneure générale a permis d’illustrer l’ampleur des conséquences que peuvent avoir les agressions en ligne, en particulier pour les femmes qui occupent des postes de direction. Leur discussion a fait ressortir le pouvoir qu’ont nos voix, collectivement, et le fait que chacune d’entre elles peut magnifier nos efforts et favoriser le changement. Lorsque les personnes influentes s’expriment, d’autres se sentent moins seules dans leur démarche.
Comme l’a dit l’une des participantes : « En tant que jeune femme autochtone à la peau brune, la peur de compromettre ma sécurité en ligne m’a fortement empêchée de me manifester pour saisir certaines occasions. Le fait de voir la première gouverneure générale autochtone, Son Excellence Mary Simon, relater des expériences de cyberintimidation similaires, tout en exerçant ses fonctions importantes, m’a donné la confiance nécessaire pour prendre ma place. »
Réflexions sur les impacts de la haine en ligne, par des personnes qui en ont été victimes
Les panélistes et les participants ont livré des témoignages inspirants, mais aussi des récits difficiles et déroutants sur les effets néfastes de la haine en ligne. Les panélistes ont parlé avec franchise des répercussions que les agressions en ligne ont eues sur leur propre vie, celles-ci pouvant aller de la perte d’un emploi et de perspectives professionnelles au retrait de la société, en passant par des menaces de violence. Certains points ont été mis en évidence, notamment les conséquences des agressions en ligne sur le bien-être social, mental et physique d’une personne. Le symposium a montré à quel point ces impacts peuvent être profonds.
- Le sentiment d’isolement et de solitude est une conséquence réelle des agressions en ligne, et, tout au long du symposium, de nombreuses personnes ont dit avoir craint pour leur sécurité personnelle et celle de leur famille.
- Les agressions en ligne peuvent amener les gens à se retirer des milieux sociaux, par peur.
- Les répercussions sur la santé mentale d’une personne se font souvent sentir sur le plan physique lorsque ces répercussions sont intériorisées.
- Nous avons besoin de mentors qui ont vécu des expériences de cyberagression ainsi que d’alliés pour prendre la parole et montrer leur soutien à la jeune génération.
- Les personnes qui sont victimes d’agressions en ligne dans le cadre de leur travail devraient avoir accès à un soutien en matière de santé mentale dans leur travail, plutôt que d’avoir à chercher un soutien à l’extérieur et à leurs propres frais.
- Les agressions en ligne peuvent entraîner des pertes de revenus et de perspectives, à la fois dans les emplois traditionnels et en ligne, et amener les victimes à craindre une perte de crédibilité dans les sphères publiques.
Comme l’a affirmé un participant : « Chaque entreprise qui crée un espace de travail devrait en faire un espace sûr. »
Réflexions sur les « solutions », par des experts en la matière
Les experts et les intervenants ont évoqué des solutions qui ont mis en évidence l’importance de poursuivre la sensibilisation, d’approfondir les recherches et de mettre en place des mesures de soutien adaptées aux différents groupes. Cela a alimenté de riches discussions sur la nécessité de parler, de dénoncer, de lancer des appels et de sensibiliser les gens.
- Des ressources sont nécessaires pour les parents, les jeunes et les enseignants. Les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par la haine en ligne et ont besoin d’aide pour mieux surmonter ses effets.
- Il faut que les plateformes de médias sociaux soient soumises à des règles et à des lignes directrices publiques claires et transparentes pour faciliter le repérage et la notification des agressions.
- Nous avons besoin de plus de transparence et de responsabilité dans la manière dont les nouvelles sont compilées, car ces dernières peuvent jouer un rôle dans la propagation des agressions en ligne.
- Nous devons aller à la rencontre des gens, là où ils se trouvent, et leur proposer des ressources culturellement adaptées – nous avons aussi besoin de perspectives diverses.
- Plutôt que de nous désengager du débat public, nous devons créer des espaces sûrs, en particulier pour les personnes qui n’ont pas de voix et celles qui luttent pour se faire entendre.
- Certaines plateformes en ligne hébergent des communautés virtuelles qui peuvent servir de bouée de sauvetage aux personnes vulnérables. En s’éloignant de ces communautés, les personnes concernées, en particulier celles qui sont victimes de discrimination, risquent de perdre un important filet de sécurité.
- Nous avons besoin d’un écosystème de soutien – de nombreuses personnes souhaitent être des alliés, mais ne savent pas comment s’y prendre.
- Nous avons besoin d’empathie – le fait de s’exprimer et de raconter ses expériences peut encourager d’autres personnes à faire de même et favoriser la création d’un réseau d’alliés prêts à apporter leur soutien.
- Lorsque nous réfléchissons à des solutions, il faut garder à l’esprit que chaque personne est touchée différemment et que nous devons avoir une vision plus large des besoins des uns et des autres.
Comme l’a dit un participant : « Quand on arrête de parler, le problème ne s’arrête pas, il cesse juste d’être le problème des autres. »
Comment « poursuivre la conversation » ?
Établir un réseau de résilience
Les participants ont été invités à réfléchir à ce qu’ils feraient pour poursuivre la conversation. La plupart d’entre eux se sont engagés à créer ou à élargir leurs réseaux et à établir des partenariats avec d’autres organisations.
Après le symposium, les participants ont été invités à fournir des ressources en ligne axées sur la sensibilisation, la prévention, la solidarité et la défense des droits. Ces ressources sont disponibles ici :
Construire un monde numérique sain et respectueux
« Continuons à cultiver cette dynamique centrée sur la personne à mesure que nous déployons notre réseau de résilience. »
Prochaines étapes
Après le symposium, la gouverneure générale a participé à un événement sur le respect en ligne à Fredericton, organisé par l’Université St. Thomas, un partenaire local. Plus de 180 invités de Fredericton, de Moncton, de Saint John et d’ailleurs ont assisté à cet événement, qui comportait une discussion informelle avec Son Excellence ainsi qu’une table ronde avec des experts et des personnes ayant vécu des expériences en la matière. La gouverneure générale a souligné l’importance de créer des réseaux de résilience et a indiqué son intention de participer à des événements similaires partout au pays afin d’encourager les gens à parler de cette question et d’accroître la sensibilisation à ce sujet.