Conférence du gouverneur général sur la générosité : Travaillons ensemble pour le bien commun

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Rideau Hall, le jeudi 27 avril 2017

 

J’aimerais vous souhaiter la bienvenue à tous et à toutes à Rideau Hall à l’occasion de cette conférence sur la générosité.

Nous sommes réunis ici à l’occasion de la Semaine nationale de l’action bénévole pour discuter et échanger des idées sur les perspectives en ce qui concerne le don, sur les façons dont nous pouvons encourager les Canadiens à donner et sur les moyens à prendre pour maintenir, à long terme, un contexte favorable au don.

La journée d’aujourd’hui a, pour moi, une signification très personnelle. En effet, il y a presque sept ans, en octobre 2010, j’ai déclaré, dans mon discours d’installation, que le bénévolat et la philanthropie étaient des valeurs essentielles à une nation avertie et bienveillante.

Depuis ce jour, j’ai voyagé dans chaque province et chaque territoire.

C’est ainsi que j’ai pu constater à quel point nous formons une nation véritablement avertie et bienveillante.

Vous pensez probablement que j’ai une idée de ce que représente la générosité, mais la définir prend tellement de formes que ce n’est pas évident à décrire.

J’ai pu constater, au fil des ans, combien le concept du don a évolué et s’est transformé en quelque chose de totalement différent de la réalité qu’ont connue mes grands-parents et où ils consacraient les premiers 10 pour cent de leurs revenus à des causes de bienfaisance.

Les nouvelles technologies, par exemple, ont rendu le don plus facile, mais ont aussi posé quelques défis. C’est fantastique de pouvoir exprimer notre appui à une cause au moyen de messages « J’aime » et de gazouillis partagés, mais nous devons aller plus loin si nous voulons apporter des bienfaits réels et durables.

D’après ce que j’ai observé, même si on retrouve des éléments communs dans les diverses façons de faire des dons et dans les raisons qui motivent les gens à donner, il n’existe pas une seule et unique approche en matière de don. Nous disposons maintenant plutôt de multiples approches ciblées et innovatrices qui permettent de répondre aux besoins particuliers d’une communauté.

Et s’il y a une chose que j’ai apprise dans le cadre de mon mandat de gouverneur général, c’est bien ceci : le don a un pouvoir de transformation.

J’ai rencontré des Canadiens de tous les âges et de tous les horizons qui ont ouvert leurs cœurs et qui ont redonné d’innombrables façons.

Leurs dons ont non seulement transformé des vies, y compris leurs vies personnelles, mais ont aussi libéré un potentiel susceptible de transformer des collectivités entières.

Je l’ai constaté à Fogo Island, à Terre-Neuve-et-Labrador, par l’entremise de la fondation Shorefast, qui contribue à diversifier l’économie de cette collectivité rurale, qui, à un moment donné, dépendait presque exclusivement de la pêche à la morue.   

Grâce en partie au travail de cette fondation, Fogo Island préserve maintenant ses traditions et sa culture et crée de nouvelles possibilités pour les résidents.

On peut commencer à donner très tôt dans sa vie. Prenez l’exemple d’Hannah Taylor, de Winnipeg, lorsqu’elle avait cinq ans, se demandait pourquoi il y avait des gens affamés et sans abri dans une société où nous avons tant de choses à partager. Elle a décidé de passer à l’action et de recruter un groupe de bénévoles et de donateurs.

Aujourd’hui, plus de dix ans plus tard, son organisation, la fondation Ladybug, a aidé à amasser des millions de dollars partout au pays pour financer des refuges et des banques alimentaires.

Voilà un bel exemple d’une transformation réalisée pour répondre à un besoin et inspirée par des citoyens, et qui profite à toute la collectivité.

C’est ça, le pouvoir de la philanthropie.

C’est ça, le pouvoir du bénévolat.

Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers.

Nous avons un défi particulier à relever.

Les Canadiens sont généreux. Je l’ai constaté. Vous l’avez constaté.

Nous tenons profondément à nos bonnes causes et nous sommes particulièrement versés dans l’art de donner.

Cependant, il y a encore trop peu de Canadiens qui sont activement impliqués. Trop de Canadiens sont de simples observateurs. Trop de Canadiens n’ont pas encore la motivation requise pour donner. 

Comment pouvons-nous changer cela?

En trouvant l’inspiration nécessaire.

Permettez-moi de vous raconter cette anecdote.

Quand j’étais doyen de la faculté de droit à l’Université Western, j’accueillais chacune des nouvelles cohortes d’étudiants. Je leur disais ceci : « Vous êtes sur le point d’accéder à une noble profession. Vous allez acquérir de précieuses compétences. Essayez de consacrer 10 pour cent de votre temps professionnel à des causes bénévoles. Je vous garantis que peu importe la satisfaction que vous ressentirez à faire 90 pour cent de votre travail courant, vous ressentirez une satisfaction encore plus grande à accomplir ce 10 pour cent de travail bénévole. »

Des années plus tard, bon nombre des diplômés que j’ai rencontrés m’ont dit ceci :

« Monsieur le Doyen, je n’ai tout simplement pas été en mesure de donner 10 pour cent de mon temps, mais les 3 ou 4 pour cent que j’ai été en mesure de donner ont toujours été les plus satisfaisants. Et j’essaie d’en faire plus. »

J’adore cette histoire et j’aime ce qu’elle révèle sur la nature humaine et sur notre expérience du don de soi. Non seulement le fait de donner transforme la vie des autres, mais cela signifie également beaucoup pour nous. Une telle générosité donne lieu à une merveilleuse réciprocité du don, à la création d’un cercle vertueux.

C’est exactement cela qui motive les gens à donner — ce sentiment que vous avez fait quelque chose de significatif et de satisfaisant pour vous-même et les autres.

Les questions qui se posent alors sont les suivantes : comment peut-on encourager la générosité? Comment pouvons-nous inciter les gens à passer de simples spectateurs à de véritables acteurs de changements? Comment pouvons-nous passer du simple « que pouvons-nous faire?  » au « que pouvons-nous faire de mieux » et au  « que pouvons-nous faire de plus »?

Tous ceux d’entre vous qui sont réunis ici aujourd’hui ont des réponses à ces questions. Vous avez réussi à persuader des citoyens à s’engager et à démontrer leur générosité pour le bien commun.

Vous êtes des dirigeants de sociétés et d’organismes sans but lucratif, des universitaires et des fonctionnaires et vous êtes réunis ici pour nous aider à renforcer notre culture du don. Vous êtes ici parce que vous savez qu’il s’agit d’un enjeu qui nous concerne tous.

J’aimerais aussi mentionner qu’aujourd’hui marque une autre étape : la conclusion de la campagne « Mes beaux moments ».

Cette initiative nationale de marketing social a donné naissance à une nouvelle communauté de Canadiens qui ont échangé leurs histoires en ligne et dans les médiaux sociaux en vue d’inspirer leurs concitoyens pour amener à s’impliquer. Je remercie sincèrement tous les partenaires qui se sont joints à nous dans cette entreprise — dont un bon nombre se trouvent parmi nous aujourd’hui. Et je remercie la fondation Rideau Hall de son engagement en faveur du don et d’avoir poursuivi sur la lancée de cette campagne.

Où allons-nous maintenant?

Nous devons aller plus loin.

Ne nous contentons pas du statu quo. Nous devrions rechercher une voie encore meilleure, une volonté encore plus forte.

À l’échelle de nos collectivités et du pays, nous devons innover et trouver des façons créatives de donner.

Le don, après tout, est une forme d’édification de la nation — qui met les citoyens à l’avant-plan.

Continuons à mobiliser nos talents, notre expertise et notre énergie afin de susciter nouveau mouvement national pour comprendre et favoriser la générosité au Canada.

Je vous encourage à profiter de cette occasion pour rencontrer de nouvelles personnes, pour tirer des enseignements de différents secteurs et expériences et pour nous aider à formuler les questions que nous devons encore nous poser.

Je me ferai un plaisir de tirer profit de vos perspectives pour approfondir mes connaissances.

Merci.